C'est sur le salon Créations & Savoir-Faire que nous avons rencontrée Prescillia Fontenay sur le stand d' I MAKE. Nous venions de découvrir son livre Vivre de sa passion sur Linkedin et avions hâte d'en découvrir le contenu. Nous n'avons pas attendu longtemps, à peine avions-nous rencontré Prescillia et présenté notre communauté des Entrepreneuses Créatives qu'elle nous remettait un exemplaire pour que nous puissions vous en parler. Nous étions en effet très curieuse, car le contenu semblait s'apparenter à ce que nous avions déjà proposé il y a quelques années à notre éditeur, projet qui n'avait pas vu le jour. Nous sommes donc ravies de voir que ce projet a pris vie sous les mains d'autres passionnés pour d'autres passionnés !
Et comme nous aimons toujours en savoir plus, nous avons posé nos questions habituelles à la fondatrice de cette jeune maison d'édition, Outjo.
1. Quel est ton parcours et comment l’idée d’Outjo est-elle née ?
Je m'appelle Prescillia, j'ai 35 ans et je suis l'heureuse maman de deux petites filles. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours aimé lire et écrire. En prenant un peu de recul, créer ma propre maison d'édition fait plutôt sens. Je ne viens cependant pas du milieu de l'édition. J'ai classiquement suivi des études de communication et immédiatement après mon Master, à 21 ans, j'ai lancé mon agence de communication. Après plusieurs longs stages, j'ai eu envie de créer une agence adaptée et dédiée aux entrepreneurs et start-ups. Ce fut une belle aventure, que j'ai commencée seule et 6 ans après, nous étions plus d'une dizaine dans l'équipe. Je ne me voyais toutefois pas faire ça encore plusieurs années, et j'ai revendu mon agence.
J'avais alors plusieurs idées en tête, je n'ai pas su choisir et je me suis lancée dans plusieurs projets, dont un concept-store de créateurs et d'artisans - La petite boutique - à Nanterre (92) que j'ai créé et géré pendant 5 ans, avant de transmettre les clefs à une association de créatrices courant 2022.
Dans la liste des ingrédients indispensables à ma nouvelle aventure professionnelle, l'écriture et le support papier étaient en tête. J'ai longtemps hésité entre un média papier et les livres, avant de jeter mon dévolu sur ces derniers. Dans le passé, j'achetais beaucoup de livres pour apprendre sur de multiples thématiques, notamment professionnelles. Au fil des années, j'ai toutefois été de plus en plus déçue à la fois par la sélection de livres existante et la qualité de ces derniers, et j'ai eu envie de faire des livres, en plaçant la qualité du contenu, mais aussi de la maquette et de l'objet en tant que tel, au centre de mes préoccupations. Voilà comment j'en suis arrivée à créer ma maison d'édition...
2. Quels challenges as-tu du relever pour que tes livres voient le jour ?
La commercialisation ! En tant que nouvel et petit éditeur, je ne pensais pas qu'il serait si difficile d'accéder aux chaines comme la FNAC, Cultura, les Espaces Culturels Leclerc (...). Pour y parvenir, un pré-requis semble être d'avoir un diffuseur, mais impossible sans avoir fait ses preuves. Il faut donc débuter seul, démontrer la qualité et le sérieux de son travail. Progressivement, je me fais ma place, mais c'est un travail de petite souris, de longue haleine et il faut s'accrocher.
Avant de chercher à convaincre des auteurs de rejoindre ma maison d'édition, j'ai également commencé en écrivant moi-même le premier livre que j'ai édité. Quand aux finances, il s'agit de mes propres économies que j'ai investi !
3. A qui s’adresse ton livre Vivre de sa passion et qu’y trouve-t-on ?
Ce nouveau livre s'adresse à toutes celles et ceux qui voudraient se lancer dans l'entrepreneuriat, hésitent à se lancer, ou qui se sont déjà lancés ! Il est dédié aux créateurs et artisans, à celles et ceux qui aiment créer de leurs mains, avec pour focus l'univers du bijoux, de la couture, des arts du fil (crochet, tricot...), des beaux-arts et de la papeterie, de la céramique, ainsi que la maison & décoration.
L'objectif est de proposer un livre de création d'entreprise, mais qui ne soit pas sous la forme d'un manuel ennuyeux à lire. Il se compose de 25 portraits de créateurs, aux parcours, créations et méthodes de ventes différentes, afin d'avoir de véritables enseignements sur comment se lancer, comment financer son atelier, définir ses prix de ventes, où et comment vendre (en direct sur son site web, sur des marchés, via des boutiques...), à quelle fréquence lancer des nouveautés, comment gérer sa production et s'organiser, comment garder et trouver l'inspiration, tout en conciliant production, ventes, SAV...
C'est assez poussé dans le contenu. On s'aperçoit que nombreux ont commencé sur des marchés, mais on ne recommande pas juste d'en faire de même. Au fil des pages, on explique par exemple comment identifier les bons marchés où exposer, combien en faire par an, comment les préparer, combien ça coûte et quel chiffre d'affaires on peut espérer y faire... mais aussi pourquoi certains créateurs ne veulent plus aller vendre sur les marchés une fois qu'ils ont réussi à prendre leur envol (...).
Plusieurs créateurs présents dans le livre, déjà lancés, m'ont d'ailleurs dit avoir eux-mêmes beaucoup appris en lisant le livre. Je pense qu'il s'adresse aussi à ceux qui sont déjà lancés, car on a toujours des questions, et besoin en permanence d'apprendre et de progresser.
Le livre se complète de 10 fiches pratiques pour apprendre à définir son prix, choisir sa forme juridique (pourquoi la micro-entreprise (ex-statut d'auto entrepreneur est plébiscité)), pourquoi ne pas être assujetti à la TVA de préférence et comment faire, comment protéger ses créations de la copie, vendre en ligne (...).
4. Quels sont les 3 conseils que tu donnerais à une entrepreneuse qui souhaite vivre de sa passion ?
En premier lieu, je recommande d'essayer ! Il n'y a qu'en essayant qu'on peut savoir s'il y a un potentiel, mais aussi si ça nous plait vraiment (ou si on préfère que cela demeure une passion-loisir), et c'est en expérimentant qu'on apprend. On n'est pas obligé de lâcher son travail pour se lancer, la preuve au travers des portraits du livre. Beaucoup se sont lancés en parallèle de leur travail, puis sont passés à temps partiel, avant de s'y consacrer à temps plein. C'est presque toujours progressif, ce n'est pas un grand saut dans le vide. Donc il faut essayer, progressivement.
En second, je recommande de voir petit, puis de plus en plus grand. On commence toutes et tous dans notre salon, avant d'avoir son propre atelier. Nombreux débutent sur des marchés autour de chez eux, avant de se payer un stand sur un salon (...).
Enfin, j'aime recommander de faire à notre manière. Il faut que cela nous ressemble ! Certain(e)s sont naturellement à l'aise sur les réseaux sociaux, pour se filmer, réaliser des réels sur Instagram... et ainsi vendre leurs créations en direct à leur communauté : c'est très bien. Mais on peut être timides et se lancer aussi, en privilégiant de vendre au travers de boutiques dans ce cas si le contact commercial ne colle pas à notre personnalité. Il n'y a pas 1 seule manière de créer sa boite, et c'est aussi cela que j'avais envie de démontrer au travers de ces parcours.
Alors osez, tout simplement !
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