Rencontre avec La Maison des Makers

3 décembre 2022

Encore une belle rencontre sur le salon CSF cette année ! Et l'historie remonte à bien longtemps déjà : allez on vous dit tout ! Tout commence en 2012, quand nous recherchions une stagiaire, nous avions posté une annonce sur Facebook, et avions recruté avec joie une prénommé Alice. Alice avait entendu parlé de notre offre par sa soeur Caroline, déjà adepte des loisirs créatifs. Alice est devenue une amie, une maman, une entrepreneuse et maintenant une salarie épanouie. 

Samedi 19 novembre dernier nous rencontrions sa grande soeur ! Elle était présente sur le stand d'I MAKE pour présenter ses kits créatifs et est venue nous faire un petit coucou sur le stand de notre éditeur Eyrolles alors que nous dedications nos livres. Nous lui avons donc proposé de parler d'elle ici, parce que nous lui devions bien ça, et parce que surtout son parcours créatif est plus qu'inspirant !






1. Peux-tu nous présenter ton parcours ? 


Hello ! Moi c'est Caroline, je viens d'une famille nombreuse et du plus loin que je me rappelle, fabriquer des objets a toujours été un moteur pour moi. C'est ce qui m'a toujours apaisée, boostée et donné envie d'apprendre. 


Sur les recommandations d'un conseiller d'orientation après de nombreuses hésitations entre l'enseignement ou les métiers commerciaux, j'ai choisi de faire une école de commerce, un monde totalement inconnu dans mon univers familial et dans lequel je me suis découverte et régalée ! En cinquième année j'ai la possibilité de me spécialiser dans le domaine qui me passionne : le marketing des produits pour enfants. Pas tant que je veuille à tout prix vendre la dernière console à la mode à la génération Z, mais plus par volonté de mieux comprendre le public jeune et développer des produits qui leurs sont adaptés. Après un rapide passage dans le monde de l'animation, c'est le monde de l'édition que j'ai croisé et qui m'a passionnée. 


Pendant dix ans, j'ai été chargée du développement "plus produit magazine" : je cherchais LE petit produit qui donnerait envie au plus grand nombre d'acheter des magazines enfant, j'adorais chercher des nouveautés et créer des nouveaux projets. J'ai découvert le monde de l'industrie du jouet, les usines, les voyages en Asie, les rétro-plannings et la pression permanente liée à la réglementation du jouet. Petit à petit, mes univers se sont rejoints et j'ai pu travailler sur des projets DIY aussi bien au sein des magazines que des projets livres sur lesquels travaillaient d'autres équipes. J'étais "sourceuse" d'objets et j'adorais transmettre les tendances DIY à nos clients avant même qu'elles ne soient sur le marché. 


Lors de ma troisième grossesse, j'ai pris conscience que la fabrication en Asie et l'import de conteneurs pleins de plastique n'étaient pas une solution pérenne et que c'était un modèle dans lequel je me retrouvais de moins en moins. J'ai décidé de prendre du temps avec mes enfants, et à mon retour de congé parental, mon boss m'a annoncé la fermeture du département dans lequel je travaillais depuis dix ans, sans solution de reclassement possible. 

A partir de là, le champ des possibles était dingue ! Concours de l'enseignement, création d'entreprise ou repartir dans un job classique... j'ai fini par faire mon choix : ouvrir à Montpellier un lieu de rencontre autour du FAIRE : un mix entre un magasin de loisirs créatifs, des ateliers créatifs et un espace créateur. Assez rapidement j'abandonne l'espace créateur car trop compliqué à gérer, par contre les ateliers fonctionnent hyper bien. C'est l'occasion de transmettre mes connaissances, mais également une certaine "coolitude" dans la façon de fabriquer des objets : on ne se met pas la pression, on profite du moment. Au bout d'environ 18 mois la passion "kits créatifs" est de retour et je sais exactement ce que je veux proposer : des projets sympas, faciles à réaliser pour les personnes qui veulent se lancer et qui ont besoin de prendre confiance, et du matériel qualitatif, sourcé essentiellement en Europe. 


Je fais mon rétro planning, c'est décidé, mes premiers kits sortiront le 17 mars 2020, quelques semaines avant Pâques... oui oui... le premier jour du premier confinement... Plus de poste, plus d'imprimeur, plus de perspectives, j'avoue qu'après la période gilets jaunes subie juste après mon ouverture, le coup est dur. J'ai passé le confinement à coudre des masques, à faire des lives sur Facebook et à m'occuper de mes enfants S'en suivront deux autres fermetures administratives et un long combat pour faire revenir mes clients en ateliers. Cela dit, malgré tout cela, j'ai animé plus de 2000 ateliers en 4 ans !

En 2021, avec l'arrivée de mes 40 ans et lors du troisième confinement des petits commerces, je décide que je ne devrais plus être dépendante de ma boutique. C'est également le moment où je commence à lancer l'offre B2B et que les premiers revendeurs me commandent des kits.  Je me donne un an pour développer suffisamment l'activité B2B aussi bien la partie kits que la partie ateliers. 

En juillet 2022, la boutique de Montpellier ferme ses portes, mon agence d'animatrices est lancée et j'atteins les 100 revendeurs ! Maintenant il va falloir pérenniser tout cela et je commence à réfléchir à des solutions pour externaliser la fabrication des kits car j'ai du mal à suivre la cadence, même si mon nouveau local est bien plus adapté à cette activité. 




2. Comment est née La Maison des Makers ? 


La naissance de la Maison des Makers a été avant tout une histoire de timing. Fin de congé parental, licenciement économique et grosse envie de partir à la rencontre de mes clients. J'avais à ce moment-là l'énergie nécessaire et une jauge de temps passé avec mes enfants assez pleine pour partir dans ce défi !

L'envie de transmettre a été le moteur principal de la création de ce lieu. J'avais très envie d'animer des ateliers créatifs et il n'était vraiment pas facile de trouver des lieux où me déplacer avec mes machines à coudre, mes prises et mon matériel. J'avais tenté une fois ou deux de contacter des salons de thé, mais rien n'était facilité, j'ai donc créé ce lieu dans lequel j'ai accueilli beaucoup de créateurs par la suite. Cela dit, une fois l'idée lancée il était important qu'elle soit viable, j'ai donc décidé pendant le business plan d'ouvrir un lieu de vente également. 
  
3. Quels sont les challenges que ton entreprise créative t’a demandé de relever ? 


Le principal challenge pour ma part est de devoir constamment s'adapter ! Adapter les programmes aux envies des clients, proposer des nouveautés tout en pérennisant l'existant, s'adapter à l'actualité... J'ai ouvert ma boutique trois semaines avant le début des manifs des Gilets Jaunes, et on enchaîne les événement imprévisibles depuis. Malgré cela, je suis toujours là et mon audience ainsi que mon chiffre d'affaires se développent ! 


Aujourd'hui, à l'inverse d'il y a encore un an, la concurrence sur les kits créatifs indépendants se démultiplie (un peu comme avec les patrons de couture il y a quelques années). Il faut savoir garder une longueur d'avance, et proposer des nouvelles collections tout en conservant les valeurs sûres du catalogue même lorsque la disponibilité des matières premières n'est pas toujours garantie.



 4. Tu as animé plus de 2000 ateliers en 4 ans, qu’as tu appris de cette folle expérience ?


J'ai appris qu'à de très rares exceptions (une seule rencontrée en 4 ans), tout le monde est capable de réaliser des très beaux objets avec ses 10 doigts, même les personnes qui pensent "avoir deux mains gauches" !


J'ai appris au fur et à mesure des ateliers à être plus structurée dans les déroulements et à définir des véritables points pédagogiques qui doivent être différents d'un atelier à l'autre. Au bout d'environ 6 mois d'animation, je n'ai plus fonctionné selon les objets à réaliser, mais selon les points techniques à découvrir, les objets ont découlé de ceux-ci. 

Mais surtout, j'ai appris lors de ces années à gérer l'humain ! Chacun arrive en atelier avec ses attentes, ses doutes, sa joie, son envie, et l'atelier devient très vite un lieu de confidences. Je n'aurai pas envisagé une seule seconde au début de cette aventure découvrir tant d'histoires, tant de parcours, ni même créer des vocations ! J'ai recueilli beaucoup de nouvelles pièces à ajouter au puzzle de ma vie, et je pense qu'à un moment cela m'a un peu débordée, j'apprends encore à trouver le juste milieu. 




5. Quel conseil donnerais-tu à celles qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat créatif ?


J'ai très souvent des entretiens avec des personnes qui souhaitent lancer un projet créatif et je leur dis toujours "Foncez !" Quand l'envie est chevillée au corps comme j'ai pu l'avoir il y a quatre ans, il ne faut surtout pas hésiter car l'expérience sera forcément enrichissante. On gagne beaucoup en compétences diverses en se lançant à son compte, et ces expériences seront toujours exploitables plus tard si on souhaite à nouveau changer de voie. 

Il y a quelques mois une ancienne camarade de mon école de commerce m'a contactée. C'était assez inattendu car la plupart des anciens ont des "grandes carrières" en banque, assurance ou tourisme. Elle s'est lancée récemment et anime des ateliers créatifs dans le nord de la France. On s'appelle régulièrement pour faire des points sur nos avancées respectives,  je pense que ce type de carrière est vraiment hyper valorisant tant les expériences sont diverses ! 



Si vous aussi vous souhaitez lancer des kits créatifs, jetez un oeil à l'e-book que vous propose Sophie-Charlotte sur son site : https://sophiecharlottechapman.com/produit/lancez-ses-kits-creatifs/


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